Lire, c’est faire jouer une symphonie dans le cerveau. Le plaisir, la nuance et la profusion d’instruments de musique, sans compter le nombre de musiciens, la personnalité du chef d’orchestre et l’art du compositeur. Un chercheur, Stanislas Dehaene, a baptisé « boîte aux lettres du cerveau » la région du cerveau spécialisée dans la reconnaissance des lettres.
Voilà déjà de la poésie, n’est-ce pas ?
C’est sur cela que je m’arrête dans cet article du Monde consacré à la lecture et dans lequel le constat est encore fait sur la diminution du temps qui lui est consacré chaque jour…
Lire est un bonheur ! Lire est un garde-fou contre la barbarie du monde ! Lire, c’est prendre son temps !
Alors, propageons l’empathie et lisons !
Je poursuis ma lecture du beau journal d’Albert Strickler. Je relis « Soit un monde à toi-même » de Dominique Fernandez car j’aime lire une deuxième fois, tout de suite après la première lecture, un livre que j’ai beaucoup aimé. Je termine la relecture des "Vagues", de Virginia Woolf en comparant le texte original en anglais et les différentes traductions en français (j'ai commencé il y a plusieurs mois).
Et presque chaque soir, je lis un poème, ou un passage d’un poète. En ce moment, le si grand Rimbaud.
Le Monde, édition du 20 octobre 2025 , Pascale Santi : « Comment la lecture enclenche une véritable symphonie dans le cerveau »
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La question du lundi : la dépense d’attention.
C’est dimanche après-midi et tout est calme. La café est servi et on le sirote lentement en bavardant ou en lisant, qui le dernier Donna Leon, l’autre Le Monde. De temps en temps, une voiture passe sur la route. Dans un jardin voisin, des enfants jouent. On est dans un espace à part de ce monde difficile qu’il faudra affronter dès le lundi matin. On prévoit de faire des scones pour le thé et de les déguster tièdes avec de la marmelade d’orange. On commente de temps en temps les lectures. Qui prononce à voix haute quelques mots d’italien, histoire de maintenir le petit niveau acquis lors de précédents voyages. L’autre, la tête toujours sur l’oreiller, cite les gros titres jusqu’à celui-ci : « Lire cette phrase nuit gravement à votre concentration ».
Il s’agit d’un long article sur la dépense d’attention désormais constante que subissent ceux et celles qui sont connectés en permanence. On y apprend que la capacité de concentration a diminué de 4 secondes en quinze ans : « nous avons désormais un score de 8 secondes. Soit, sans rire, un taux en dessous de celui du poisson rouge qui lui est capable de se concentrer 9 secondes d’affilée ». De même : « A chaque invasion de SMS dans mon espace mental, je mets 23 mn à me reconcentrer pleinement sur mon travail. » Et ce n’est pas tout : cette dépense d’attention, elle est non seulement prévue par certaines entreprises, mais entretenue afin que nous consommions de plus en plus de connections diverses et variées, au point qu’on puisse parler de piratage de l’attention.
On évoquera prochainement les conseils donnés par l’auteur de l’article pour lutter contre ce phénomène. Mais aujourd’hui lundi, on pose la question : pensez-vous que votre attention est piratée ? luttez-vous contre cela, et comment ?